Le hajj (arabe : ḥajj, حَجّ, avec un /a/ bref ; ou ḥijjaʰ, حِجّة, « (aller vers) pèlerinage ») est le pèlerinage que font les musulmans aux lieux saints de la ville de La Mecque, en Arabie saoudite. C’est entre les 8 et 13 du mois lunaire de Dhou al-hijja (ḏū al-ḥijja, ذو الحجة, celui du pèlerinage), douzième mois de l’année musulmane, qu’a lieu le grand pèlerinage à La Mecque, qui constitue le cinquième pilier de l’islam.

Le mot « hajj » ou « hâjja » (arabe : ḥājj, avec un /a/ long : حَاجّ, « pèlerin ») désigne toute personne qui a fait ce pèlerinage. Il est alors accolé au nom de la personne, comme marque honorifique, quand on s’adresse à elle.

Avant l’islam :
Le grand pèlerinage à La Mecque trouve son origine musulmane dans des versets coraniques de l’époque médinoise, mais ne constitue pas pour autant une institution originale : il existait déjà un tel pèlerinage (jâhiliya, paganisme préislamique) chez les Arabes préislamiques, païens ou chrétiens1.

‘Amr ibn Luhay (arabe : عمرو بن لحي) est un personnage de la période préislamique. C’est lui qui, selon l’islam, aurait introduit le paganisme au sein de La Mecque, plusieurs siècles auparavant.

La course entre As Safa et Marwah remonterait à la légende antique du culte d’Isaf (« cueillaison ») et Na’ila (« faveur ») : originaires du Yémen, ils s’aimaient passionnément, et durant le pèlerinage s’embrassèrent et s’enlacèrent. Ils furent changés en pierre. Les habitants les auraient placés près de la Kaaba, puis près de la source Zamzam. Plus tard, Isaf, surnommé « le Pourvoyeur de vent », fut placé sur le mont As Safa, et sa compagne, « Nourricière de l’oiseau », sur Al Marwah2,3.

Il y a eu deux pèlerinages distincts et à des dates différentes, unifiés dans l’Islam4 :

l”umra propre aux Mecquois, rituel de demande de pluie autour du bétyle de la Kaaba dans l’enceinte de la ville, avec sacrifice à al-Marwa ;
le ḥadjdj propre aux bédouins, parcours à Minâ dans la plaine de ʾArafât, avec sacrifice.
Déjà à l’époque, ce pèlerinage comprenait des rites similaires au hajj, essentiellement autour de la Kaaba qui contient la Pierre noire – un type de bétyle météorique dont le culte était répandu au Proche-Orient5 depuis l’Antiquité6. À La Mecque, les pèlerins prémusulmans revêtaient le vêtement rituel et se rasaient le crâne pour se mettre en état de sacralisation. Ils processionnaient déjà alors autour de la Kaaba. D’autres rites semblent s’être également déroulés à l’époque préislamique sur le plateau du mont Arafat, dont on ignore les détails cérémoniels et la fonction précise : les Arabes païens y honoraient vraisemblablement de multiples divinités dans le but d’obtenir des faveurs ou des réponses de type divinatoire, sacrifiant parfois des animaux1.

Il incombe aux hommes, – à celui qui en possède les moyens – d’aller, pour Dieu, en pèlerinage à la maison. Quant à l’incrédule, qu’il sache que Dieu se suffit à Lui-même, et qu’Il n’a pas besoin de l’Univers”

[Al-Imran 97]
[آل عمران:97]